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On jase patrimoine avec Catherine Dorion, députée de Taschereau

Suite à l'annonce du classement du monastère des Moniales-Dominicaines-de-Berthierville par la ministre de la Culture et des Communications en janvier dernier, la députée de Taschereau et porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de culture, de communications et de langue française, Catherine Dorion, s'est interrogée sur les mécanismes qui amènent si souvent les différentes instances à faire une gestion au cas par cas et à agir dans l'urgence lorsque des biens patrimoniaux d'intérêts supérieurs sont menacés de disparition. Pour se faire une tête, la députée de Taschereau a décidé de visiter la municipalité de Berthierville et d'y rencontrer les différents défenseurs de son patrimoine.


C'est donc le 6 mars dernier que Maryse St-Amand, directrice générale de la Corporation du patrimoine de Berthier, a eu l'honneur de faire un petit brin de jasette à saveur patrimoniale avec Catherine Dorion. Oh! Et bien évidemment, le tout dans l'univers envoûtant de la chapelle des Cuthbert, érigée en 1786 et classée monument historique en 1958.




Des retombées positives


Le patrimoine culturel doit avant tout être considéré dans une logique d'intérêt collectif. Parmi les sujets abordés avec la députée, il fut question des retombées positives que la conservation, que la mise en valeur et qu'une gestion saine et appropriée des ressources patrimoniales peuvent apporter au sein du milieu dans lequel elles se trouvent. En effet, le patrimoine culturel est un bénéfice substantiel qui agit comme vecteur de développement social, culturel et économique, ne l'oublions pas. Il est ainsi fondamental à la qualité de vie d'une localité et joue un rôle majeur dans la quête de l'identité collective, ayant un impact direct sur la fierté citoyenne et renforçant par le fait même le sentiment d'appartenance.


Un levier de cohésion sociale


Maillon fort de la trame sociale d'une communauté, le patrimoine bâti raconte concrètement, de manière tangible, notre façon particulière d'occuper l'espace, de construire, d'habiter et surtout d'être en tant que nation. Par sa simple présence, il retrace l’évolution sociale et culturelle d'une société, il incarne des valeurs et des savoir-faire, des façons de vivre, des coutumes et témoigne des courants esthétiques auxquels ont adhéré les générations antérieures ; il supporte ainsi la mémoire collective des groupes sociaux dont il raconte l’histoire et encadre la vie. C'est donc dire que le patrimoine bâti est l'un des marqueurs culturels les plus représentatifs d'une spécificité nationale et qu'il joue un rôle majeur dans la définition de l'identité collective. Il s'agit de se connaître pour se reconnaître et pour que le passé ait un futur, il faut le légitimer autrement on ne peut ni le comprendre, ni avoir la volonté de le conserver et encore moins les moyens de le transmettre.


Une option économiquement viable


Le patrimoine culturel, c'est aussi est une option économiquement viable, c'est un fait connu et reconnu. Brièvement, en participant à l'image de marque d'une localité, il permet des retombées économiques substantielles :

  • Par le maintien et la création d'emplois ;

  • En générant un flot de touristes qui participent à faire rouler l'économie locale (phénomène d'attraction-rétention) ;

  • D'un point de vue démographique : en favorisant la participation citoyenne, il permet le développement d'un sentiment d'appartenance fort ; une population fière de son milieu le fréquentera et aura moins tendance à s'exiler (attraction-rétention) ;

  • Il fait augmenter la valeur des propriétés.


Pour l'atteinte d'un développement durable


Un autre aspect qui pèse lourdement dans la balance sociale et politique actuelle : le patrimoine culturel prend part aux stratégies pour l'atteinte d'un développement durable. En effet, la définition la plus courante faite du développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Sachant qu'au Québec, la Loi sur le développement durable dit, au sujet du patrimoine culturel, qu'il est constitué de biens, de lieux, de paysages, de traditions et de savoirs, qu'il reflète l’identité d’une société, qu'il transmet les valeurs de celle-ci de génération en génération et que sa conservation favorise le caractère durable du développement, force est de constater que l’idée de préservation d’un patrimoine, quel qu'il soit, vise le bénéfice des générations présentes et à venir, ce qui est tout à fait en accord avec la définition du développement durable. Ça parle au diable, du « vieux » qui s'inscrit pourtant pile-poil dans nos enjeux de société actuels.


Et le patrimoine immatériel...


En dernier lieu, il est important de souligner une conséquence majeure, collatérale à la disparition de notre patrimoine bâti et qui est malheureusement peu nommée, à savoir la disparition de connaissances et de savoir-faire inhérents aux métiers traditionnels de la construction. L'ingénieur et ethnologue Yves Lacourcière nous rappelle qu'en moins de 50 ans, 33 % de notre bâti traditionnel a été détruit et les métiers seuls capables de le conserver sont, avec lui, sur le point de s'éteindre. Une véritable mise en abîme de la disparition de notre identité collective.


Ce n'est qu'en se dotant collectivement d’une culture de la prévoyance et de l’entretien du patrimoine, d’outils et de moyens qui vont en ce sens, qu'il sera possible d’éviter, littéralement, l'irréparable.


Voyez la capsule vidéo



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