Exposition extérieure
PATRIMOINE BÂTI | LA CHAPELLE DES CUTHBERT À TRAVERS LE TEMPS ET LES RESTAURATIONS
Vincent Dion
Du 1 juin au 30 juin 2023
Extrait des panneux de l'exposition :
Sans congrégation permanente, et avec la conversion de plusieurs héritiers de la famille au catholicisme, la chapelle est progressivement délaissée au cours du 19e siècle. Dû au manque d’entretien nécessaire, la structure se détériore sous les effets du climat et du vandalisme et les ouvertures sont scellées. En 1866, les membres de la famille inhumés sous la chapelle sont transportés vers le nouveau cimetière protestant de l’église Saint-James, ce qui marque un abandon encore plus avancé des lieux. Malgré tout, la bâtisse persiste dans un entourage qui s’industrialise rapidement et elle captive l’imagination de plusieurs artistes qui la peignent, la dessinent et la prennent en photographie lors de leur passage dans la région.
En 1895, les enfants du dernier seigneur Cuthbert vendent les terres de la seigneurie de Berthier à l’exception de la chapelle et de son lot. Sans supervision, l’état du bâtiment s’agrave encore plus rapidement. Après le bris de la clôture, des portes et de ce qui restait des fenêtres, l’intérieur n’est plus protégé des éléments et devient un refuge pour le bétail. Heureusement, le site est acquis, en 1927, par la Commission des Monuments Historiques du Gouvernement de la Province de Québec qui reconnaît son histoire, sa valeur patrimoniale et son architecture unique.
Sous la tutelle du Gouvernement du Québec et la direction de l’architecte Percy Roy Wilson (1900-2001), des travaux de restaurations d’urgence sont exécutés, en 1928, pour sauver la «Chapelle des Cuthbert». La maçonnerie extérieure et le toit sont réparés et une nouvelle clôture est installée afin de protéger la structure en attendant des travaux plus approfondis. Par-contre, l’intérieur en piètre état n’est pas restauré et le bâtiment reste inaccessible et inutilisable.
En 1949 et en 1957, de nouveaux travaux sont effectués à la suite de l’initiative de l’architecte Wilson et de son suivi de l’état de conservation des lieux. Une fois de plus, des réparations ponctuelles sur la maçonnerie, les ouvertures et la clôture sont complétées, tout en sachant qu’une restauration majeure et complète reste nécessaire. Un an plus tard, l’architecture unique et l’intérêt public de la Chapelle des Cuthbert sont reconnus par son classement en tant que monument historique dans le Répertoire du patrimoine culturel du Québec. Ce classement non seulement reconnaît sa valeur et sa place parmi le patrimoine de la province mais permet d’assurer sa protection, de favoriser sa connaissance et sa transmission aux générations futures en étant soumis à la loi sur le patrimoine culturel.
Vincent Dion
Diplômé de la maîtrise en conservation-restauration d'art de l'université Queen's à Kingston avec une spécialisation dans le traitement des oeuvres sur papier. En plus de stages et projets de recherches complétés à l'Institut canadien de conservation, au Musée des beaux-arts du Canada et de l'Ontario, M. Dion a eu la chance de perfectionner son éducation et d'élargir son champ d'expertises au Getty Conservation Institute, Los Angeles, et au musée Hirshhorn du Smithsonian à Washington DC. À la suite d'expériences de travail en Europe et en Asie du Sud-Est, il pratique maintenant dans le domaine privé à Toronto. Ses compétences professionnelles ont été reconnues par ses pairs et il est membre agréé de l'Association canadienne des restaurateurs professionnels (ACRP)